Les marais salants de Guérande : la tradition des paludiers

Au sud de la Bretagne, les marais salants ont vu le jour dans la presqu’île guérandaise, modelée à la fois par l’océan et la main de l’Homme. De Guérande à Asserac, ces marais, les plus au nord de l’Europe, s’étendent sur plus de 2000 hectares de sol argileux qui constituent une véritable prairie marine.

Découvrez l’histoire et la tradition qui entourent les marais salants de Guérande et partez à la rencontre des paludiers qui exploitent, toujours dans le respect de la nature, cette richesse qu’est le sel de Guérande.

Les marais salants de Guérande, terre de tradition ancestrale

Les marais salants de Guérande, situés aux embouchures de la Loire et de la Vilaine, forment un paysage pittoresque, où les joncs et les roseaux se reflètent dans les plans d’eau aux formes géométriques.
L’exploitation du sel qui s’y trouve remonte à l’Âge de Fer. À cette époque, la méthode consistait à récolter le sable et l’argile afin d’en extraire par chauffage, les cristaux de sel. Ce procédé d’exploitation par le feu, répandu sur toute la côte armoricaine, a provoqué la déforestation des marais salants de Guérande.

Depuis le 9^ème siècle, la création des salines s’est progressivement développée, avec une expansion considérable aux XVI et XVII^ème siècles due au développement du commerce maritime. L’exploitation est peu à peu abandonnée en raison de la concurrence du sel de mine et de la baisse de la consommation de sel alimentaire comme produit de conservation. Par tradition et afin de conserver ce patrimoine, les paludiers perpétuent cette technique dans le respect des marais salants de Guérande.

Les paludiers de Guérande, gardiens d’un patrimoine

Les paludiers de Guérande sont les héritiers directs de ce patrimoine ancestral. En procédant à l’extraction du sel à partir de l’eau, ils forment l’une des rares professions agricoles à travailler sans l’aide de la mécanisation et sans utiliser de produits chimiques. De manière artisanale, ils sont les garants d’un sel de qualité et d’un équilibre écologique préservé.
Chaque année, les paludiers de Guérande encadrent les nombreuses visites guidées organisées pour les touristes afin de faire découvrir les salines, leur métier et les méthodes d’exploitation des ressources du site.

La faune et la flore des marais salants de Guérande

Les marais salants de Guérande forment un site naturel reconnu patrimoine remarquable. Distingués par un Label Paysage en 1992, ils sont aussi répertoriés comme Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Floristique et Zoologique (ZNIEFF) depuis 1991.

Ce milieu naturel d’exception se caractérise par son climat doux et la faible profondeur de ses eaux.  Très prisé par la faune, le site accueille l’hivernage et la reproduction de nombreux oiseaux. Au total, ce sont environ 280 espèces migratrices qui trouvent refuge chaque année dans les marais salants de Guérande ; des spatules blanches aux barges, en passant par les sternes, les échasses blanches ou encore les gorgebleues à miroir.

La végétation variée et singulière du site fait aussi sa particularité. Sur les talus qui bordent l’eau, on peut observer les fleurs violettes des statices, des plants de fenouil, de l’obione et bien d’autres espèces qui apportent une touche colorée aux marais salants de Guérande. On y trouve également des salicornes, aussi nommées « haricots de mer ».  Ces plantes halophiles poussent uniquement sur les sols riches en sel marin et font le bonheur des gourmets.

Alliant un site naturel unique, des ressources variées et le savoir-faire ancestral des paludiers de Guérande, les marais salants conservent leur charme toute l’année. Hiver comme été, la faune, la flore et l’Homme y cohabitent depuis déjà deux millénaires.