De « La gloire de mon père » à « Manon des sources », Marcel Pagnol s’est fait l’ambassadeur d’une Provence authentique et touchante. Ses histoires baignées de soleil laissent la part belle à la garrigue, aux oliviers centenaires, aux accents chantants et au chant des cigales, emblématiques de cette région qui a vu naître l’auteur et qu’il n’a jamais vraiment quittée.
Partez sur les traces de Marcel Pagnol en Provence et découvrez le théâtre naturel de ses plus célèbres romans.
Marcel Pagnol et la Provence : l’histoire commence à Aubagne…
En incipit de « La Gloire de mon père », l’un de ses plus célèbres romans, Marcel Pagnol écrit : « Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers ». Né en 1895 au cœur de la Provence, à quelques kilomètres de Marseille, il y passera toute son enfance et son adolescence. De ses jeunes années, l’auteur gardera une profonde tendresse pour la douceur de vivre dans ces paysages provençaux, et la distillera dans ses œuvres les plus célèbres.
Exilé à Paris pour y exercer le métier d’enseignant, l’auteur y écrira ses premières pièces à succès. C’est également lors de son exil dans la capitale qu’il écrira « Marius », dépeignant une ville de Marseille bercée par le chant des cigales, à l’ombre des oliviers : Marcel Pagnol et la Provence deviennent indissociables. Auteur, puis réalisateur, il abandonne l’enseignement pour retrouver sa région fétiche et créer, à Marseille toujours, ses laboratoires et ses studios du cinéma, véritable petit « Hollywood provençal ».
En 1941, il achète le Château de la Buzine à Marseille afin d’y fonder la Cité du Cinéma dont il rêve et qu’il évoque dans l’ouvrage « Le château de ma mère ». Près de Cagnes, il fait l’acquisition du domaine de l’Étoile et se lance dans la culture des œillets, pour permettre aux techniciens de ses studios, revendus à Gaumont, d’échapper au Service de Travail Obligatoire. Le domaine deviendra par la suite son lieu favori de villégiature en famille.
Très attaché à son terroir, Pagnol achètera un moulin à La Colle-sur-Loup pour y tourner « La Belle Meunière ». Au début des années 50, il s’installe à Monte-Carlo et y achète « La Lestra », une somptueuse villa située sur la baie où il vivra jusqu’en 1954. « Le plus beau temps » de sa vie, comme il l’écrivit par la suite.
Entre admiration et mélancolie de l’enfance, la Provence de Marcel Pagnol se visite au fil des pages à travers des descriptions débordant de tendresse et de poésie.
Un « circuit Pagnol » à travers la Provence
Aubagne, à 15 km de Marseille, constitue le point de départ logique d’une découverte de la Provence de Pagnol. La maison qui l’a vu naître et grandir, située au 16 cours Barthélémy, a été soigneusement reconstituée et est ouverte aux visites. Elle permet au public de découvrir des portraits de famille ainsi que des lettres manuscrites de Pagnol.
Le « circuit Pagnol » vous mènera ensuite au cœur du massif du Garlaban, surplombant Aubagne. Ses « chères collines » ont été le théâtre des quatre romans qui relatent ses souvenirs d’enfances : « La Gloire de mon père », « Le Château de ma mère », « Le Temps des secrets » et « Le Temps des amours », aux côtés de son ami Lili des Bellons.
C’est également au cœur de ces paysages qu’il tourna plusieurs de ses longs-métrages, parmi lesquels « Angèle », « Manon des Sources » ou « Regain ». L’office du tourisme d’Aubagne propose plusieurs circuits Pagnol allant de 4,5 à 13,5 km sur les traces de l’auteur. Ces randonnées sont l’occasion d’admirer :
- La grotte de Manon des sources ;
- La grotte du Cerf où se trouve une vasque marquée des empreintes de Pagnol ;
- Le village de La Treille ;
- Les Barres de Saint-Esprit ;
- Le puits de Raimu ;
- La maison de Lili ;
- La Bastide Neuve ;
- La ferme d’Angèle.
Comme un ultime retour aux sources, Marcel Pagnol repose désormais dans le cimetière d’Aubagne, profitant pour l’éternité du mistral, de l’ombre des oliviers et du sifflement des bartavelles.