Partager la publication "L’abbaye de Valmagne : un joyau cistercien au cœur du Languedoc-Roussillon"
Sur la commune de Villeveyrac, à une trentaine de kilomètres de Sète, l’Histoire côtoie les vignobles. Et pour symboliser cette richesse culturelle et viticole, l’abbaye de Valmagne fait figure de joyau cistercien, au cœur du Languedoc-Roussillon, au milieu des vignes. Partez à la découverte de l’une des plus belles abbayes de France, classée monument historique en 1947, et de ses environs qui régaleront les plus gourmands.
Abbaye cistercienne de Valmagne : une riche histoire à découvrir
Visiter l’abbaye de Valmagne, le joyau cistercien, c’est faire une plongée dans le passé languedocien et contempler les sublimes vestiges qui ont su traverser les siècles et les différents propriétaires.
Histoire de l’abbaye de Valmagne
L’abbaye de Valmagne a été fondée en 1138 par Raymond Trencavel, le vicomte de Béziers. Dès 1159, ce monastère rejoint l’ordre de Cîteaux, cistercien, une branche réformée de l’ordre bénédictin.
Du XIIe siècle jusqu’au début du XIVe siècle, l’abbaye connaît une longue période d’expansion, devenant l’une des abbayes cisterciennes les plus riches du sud du pays. Expansion mise à mal par la guerre de Cent ans, puis par les guerres de Religion.
Cet épisode passé, l’édifice met près de deux siècles à retrouver sa grandeur d’antan. Mais la révolution de 1789 voit les derniers moines prendre la fuite avant que le joyau cistercien ne soit détruit, à nouveau.
Saisie comme bien national par l’État, l’abbaye est finalement cédée en 1791 à M. Granier-Joyeuse, qui fait de l’église une cave à vin. Ses descendants ne souhaitant pas conserver le site, le Comte de Turenne le rachète le 29 juillet 1838. Aujourd’hui encore, l’abbaye de Valmagne appartient à la famille.
Un joyau cistercien à visiter
L’abbaye de Valmagne est classée monument historique en 1947 et se voit longuement restaurée par la famille Turenne. Il faudra attendre 1975 pour que le site cistercien du Languedoc-Roussillon soit ouvert aux visites.
Depuis plus de 40 ans, les touristes viennent donc découvrir ce lieu qui a traversé les siècles malgré les saccages. Si votre route passe par Villeveyrac, vous pourrez contempler l’église de style gothique, haute de 24,5 m et longue de 83 m.
Mais le site languedocien prend aussi des allures italiennes. Vous le comprendrez en arpentant les cloîtres, des galeries couvertes dans une cour intérieure, qui ne sont pas sans rappeler les charmes de Florence. Au cours de la visite, vous pénétrerez également dans la salle capitulaire, surplombée d’une voûte en anse de panier. Enfin, la cathédrale abrite encore des foudres – des tonneaux d’une très grande quantité – en chêne de Russie.
L’abbaye de Valmagne tient aussi sa renommée de par la beauté de ses jardins. Celui du cloître, à l’intérieur, entoure la fontaine-lavabo, un vestige rarement conservé dans les abbayes habituellement. À l’extérieur, il est possible de flâner dans les jardins des simples et potagers qui permettaient aux moines de cultiver les plantes nécessaires à manger et à se soigner.
L’abbaye de Valmagne, célèbre pour ses vins bios
Dès le XIIe siècle, les moines cisterciens ont planté des vignes autour de l’abbaye. Une tradition qui n’a pas changé en près de neuf siècles et qui vaut à l’abbaye de Valmagne le surnom de « cathédrale des vignes ».
Et pour cause, le site est entouré de près de 75 hectares de vignobles, dont les bouteilles sont vendues partout en France et à l’international. Depuis 1999, la culture viticole se tourne vers l’agriculture biologique. Cette même année, ce sont 40 hectares qui sont classés en Appellation d’Origine Protégée (AOP). De plus, depuis 2005, les produits des vignes ont obtenu la certification « Qualité Environnement ».
En matière de vin, il y en a pour tous les goûts. Au nord, la terre, riche en grès rouges, permet de produire des vins rouges, comme les Grès de Montpellier, échelon supérieur des Coteaux-du-Languedoc. Le plateau, situé au sud de l’abbaye, et son sol argilo-calcaire permettent de produire des vins blancs, considérés comme des vins génériques de l’Appellation.
Pour les amateurs de vins et de bonne chère, ne pas s’arrêter déguster un verre ou manger à l’auberge des vignerons serait un péché. Des repas champêtres, dont les produits bios proviennent du jardin potager, sont proposés aux visiteurs. De quoi terminer agréablement la visite de ce joyau cistercien au cœur du Languedoc-Roussillon.