Partager la publication "Les taureaux et chevaux de Camargue, trésors des Saintes Maries de la Mer"
Capitale de la Camargue, la localité des Saintes Maries de la Mer est connue pour être un lieu de pèlerinage majeur de la communauté des gens du voyage, qui viennent vénérer Sainte Sara la Noire chaque 24 mai. Mais la commune est également célèbre pour ses nombreux élevages de taureaux et de chevaux de Camargue, stars de nombreuses fêtes et manifestations culturelles locales.
Le cheval de Camargue, symbole de la Provence
Considéré comme l’une des plus anciennes races chevalines au monde, le cheval de Camargue serait né de l’écume de la mer si l’on se fie aux récits folkloriques provençaux. Reconnaissable par sa petite taille, sa tête lourde et ses membres trapus, l’espèce se démarque également par sa robe blanche à l’âge adulte.
Réputé pour sa rusticité remarquable, le cheval camarguais évolue en semi-liberté dans les marais et les prairies de salicornes, appelées enganes, pendant toute l’année. Les troupeaux libres ou « manades », conduits par des gardians, se composent d’un certain nombre de juments poulinières et d’un seul étalon. Les petits naissent généralement d’avril à juillet, avec une robe bai brun ; ils devront attendre l’âge de quatre ou cinq ans pour adopter le pelage immaculé de leurs aînés. À l’âge d’un an, le propriétaire marque son poulain au fer rouge et le sépare de sa mère pour pouvoir le dresser par la suite.
Lorsqu’il entre dans sa 3e année, le cheval de Camargue est attrapé par le gardian : l’opération, particulièrement délicate, nécessite une immense patience pour approcher et rassurer l’animal, jour après jour. Seuls les mâles sont dressés la plupart du temps, les femelles étant élevées à des fins reproductives.
La race du cheval de Camargue a été officiellement reconnue par les Haras Nationaux le 17 mars 1978. On dénombre actuellement 246 éleveurs, dont 156 dans les Bouches du Rhône.
Le taureau de Camargue, la force sauvage
Recensé dans la région depuis l’époque gallo-romaine, le taureau de Camargue est également élevé en mode semi-sauvage. Modelée par son environnement, cette race rustique s’épanouit sur des terrains semblables à ceux du cheval camarguais, faits d’étendues palustres. Caractérisé par sa tête fine, sa robe noire et sa taille ne dépassant pas 1m30, ce taureau se reconnait également grâce à ses cornes pointant vers le ciel.
Malgré les nombreuses tentatives de l’Homme, le taureau camarguais n’a jamais pu être domestiqué. À l’heure actuelle, 120 manadiers continuent d’élever environ 15 000 bêtes en semi-liberté pour leur résistance et leurs aptitudes au jeu, appréciées lors de nombreuses fêtes locales. Comme le poulain, le veau subit le marquage au fer, appelé « ferrade », à l’âge d’un an afin d’être dressé à l’âge adulte.
Les Saintes Maries de la Mer, théâtre de fêtes ancestrales
Chaque année, les Saintes Marie de la Mer s’animent de nombreuses célébrations typiquement provençales, mettant à l’honneur le cheval et le taureau camarguais. Ancrés dans les mœurs, ces évènements réunissent les habitants de tous les villages alentours ainsi que de nombreux touristes.
La course Camarguaise, également appelée course à la Cocarde, consiste pour les participants à attraper les attributs attachés au front et aux cornes du taureau. Sans mise à mort, ce sport répandu dans les Bouches du Rhône est aussi pratiqué dans le Gard, l’Hérault et le Vaucluse. L’animal glorifié, symbole de puissance et de fougue, affronte les jeunes provençaux adeptes de sensations fortes, pour le plus grand plaisir du public installé dans les gradins de l’arène.
L’Abrivado, spectacle de rue apprécié aux Saintes Maries de la Mer, consiste pour les gardians à cheval à mener leurs taureaux depuis les pâturages jusqu’aux arènes. Le cortège traverse ainsi les rues du village au grand galop, sous les acclamations de la foule. À la fin des courses camarguaises, la Bandido est la fête durant laquelle les taureaux font le chemin inverse, toujours à vive allure.
De nombreux jeux de gardians viennent également ponctuer la vie provençale. Les gardians professionnels se mesurent amicalement au sein des arènes pour démontrer leur habileté à cheval et l’agilité de leurs montures.