Partager la publication "Le pont du Gard : histoire de l’un des plus majestueux édifices de Provence"
Avec un million de visiteurs par an, le pont-aqueduc du Gard est sans conteste l’édifice touristique le plus populaire du département. Il figure parmi les plus beaux ouvrages datant de l’époque romaine que l’on peut trouver dans la région.
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Le Pont du Gard, un édifice exceptionnel
C’est au cours du premier siècle que l’histoire du pont du Gard débute. L’empereur romain Claude Néron ordonne la construction d’un aqueduc afin d’alimenter la ville de Nîmes en eau. Partant de la source d’Uzès, l’aqueduc s’étend sur une cinquantaine de kilomètres avant d’arriver à Nîmes. C’est sur cette route au cœur de la nature que se situe le spectaculaire Pont du Gard.
Perché au-dessus de la rivière du Gardon, le pont-aqueduc du Gard est un ouvrage massif, symbolisant à lui seul le niveau exceptionnel d’ingénierie atteint par les Romains. Il s’agit d’un véritable chef-d’œuvre technique de 50 000 tonnes mesurant 275 mètres de long et s’élevant à environ 49 mètres de hauteur. Il est composé de 3 rangées d’arches superposées les unes sur les autres : le premier niveau compte 6 arches, le second 11 et le troisième 47. L’ouverture d’arche la plus large est de 25 mètres.
Le pont-aqueduc du Gard est aujourd’hui l’ouvrage du genre le plus haut du monde.
Évolution du pont du Gard au fil de l’Histoire
Durant les IIème et IIIème siècles, l’aqueduc acheminait entre 30 000 à 40 000 m3 jusqu’à Nîmes, permettant aux villas aisées de bénéficier d’eau courante, de faire fonctionner les thermes si chers aux Romains et d’atteindre un niveau de salubrité satisfaisant dans les rues.
Lorsque les Francs et les Wisigoths investissent la région vers le VIème siècle, le pont du Gard cesse d’être utilisé pour acheminer l’eau. Plus tard, pendant le XIIème siècle, trois arches situées au troisième niveau sont détruites ; les matériaux récupérés sont utilisés pour la construction d’églises, d’édifices de pierre et de maisons dans la région.
Au cours du XIVème siècle, l’histoire du pont du Gard prend un nouveau tournant. De plus en plus emprunté pour les voyages en partance d’Uzès et à destination de Beaucaire, il est petit à petit aménagé afin de sécuriser le passage des charrettes. Il deviendra par la suite, essentiellement entre la fin du XVIIème siècle et le début du XVIIIème siècle, un lieu de passage emblématique pour les compagnons du Tour de France. Ces derniers faisaient escale au Pont du Gard afin de graver leur nom sur cet édifice de pierre au caractère exceptionnel.
Entre 1743 et 1747, les États du Languedoc ordonnent la construction d’un pont routier accolé au pont-aqueduc ; l’aqueduc peut alors être admiré sans être endommagé.
Le XIXème siècle est marqué par de vastes chantiers de restauration indispensables à la survie du pont. Nommé 1er Inspecteur des monuments historiques, Prosper Mérimée pointe du doigt l’état de dégradation croissant du Pont du Gard en 1835. En 1840, le site est classé Monument historique. S’ensuivront entre 1842 et 1845, puis entre 1855 et 1859, de longs travaux de restauration dirigés successivement par les architectes Charles Questel et Charles Laisné.
Visiter le pont du Gard aujourd’hui
L’architecture unique du Pont du Gard a permis à l’édifice d’être inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1985. Le géant de pierre est rapidement devenu un lieu de visite phare pour les touristes de la région.
De nombreux aménagements ont été entrepris afin de permettre au public de découvrir cet ouvrage ainsi que son environnement naturel idyllique. Les voitures ont ainsi petit à petit été interdites aux abords du pont et le site environnant le Pont du Gard se découvre à pied.
Les alentours de l’aqueduc regorgent de trésors à découvrir. De remarquables grottes sont situées à proximité du pont du Gard, à l’image de la grotte de la Sartanette, la grotte de la Balauzière, la grotte de la Salpêtrière (qui abrite plus de 6 niveaux d’habitations) et la grotte du Taï qui aurait été utilisée pendant la période du néolithique. La garrigue, les terres agricoles, les falaises mais aussi la forêt située en bord de rivière offrent par ailleurs un cadre idéal pour de paisibles balades et une immersion agréable au cœur de la nature.
Pendant l’été, les plages aménagées sur les berges du Gardon permettent aux visiteurs de se prélasser au soleil et de se baigner à quelques encablures du Pont du Gard. Pour des pauses ludiques et pour percer tous les secrets du pont-aqueduc, ne manquez pas de visiter le musée du site qui retrace l’épopée de l’ouvrage jusqu’à nos jours.